La musique médiévale, à la fois religieuse et profane

La musique occidentale du Moyen-âge traduit plus de 800 ans d’histoire. Elle marque l’apparition des formes vocales et instrumentales, avec l’utilisation des quintes et octaves. Sacrés et vocaux, le chant grégorien de l’Église catholique romaine (fin du VIIIe siècle) et le trope de l’Église orthodoxe (courte prière chantée à la gloire d’un Saint), s’imposent durant cette ère médiévale.

Des genres nouveaux fleurissent alors, avec l’organum (chant polyphonique, XIe-XIIe), le déchant (superposition de lignes mélodiques en contrepoint, XIe), le conduit (chant au ton moralisateur, marqué par Léonin, chanoine de Notre-Dame de Paris en 1192), le faux-bourdon (procédé d’harmonisation musicale, XIIIe), le gymel anglais (pendant de l’organum, XIIe), le motet (dérivé de l’organum, à connotation religieuse, se joue avec ou sans musique, XIIIe) et le madrigal du Trecento (pièce vocale polyphonique dans le genre fruste, XIVe).

La période médiévale est marquée par de grandes périodes, dont les Écoles de Saint-Martial de Limoges (848) et Notre-Dame de Paris (1245), l’Ars Antiqua d’un genre vocal et sacré (1240-1320), l’Ars Nova aux mélodies profanes (XIVe siècle) et l’Ars Subtilior au style maniéré (fin du XIVe).

La musique médiévale se joue avec les hauts instruments pour le plein air (cornemuse, bendir, chalemie, cornet à bouquin, sacqueboute, veuze et chalumeau) et les bas instruments (citole, crouth, flûte à bec, guiterne, harpe, luth, lyre, vièle…). Une musique ancienne, gravée dans le temps et marquée par le talent de Philippe le Chancelier, poète et chancelier de l'église de Paris (1165-1236) et Adam de la Halle, monodiste et polyphoniste (1240-1287). La période médiévale, plus festive que jamais, laisse place à la Renaissance.